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Puisque la mort elle-même... 1980

jeudi, 29 août 2013 | Puisque la mort elle-même... 1980

      Puisque la mort elle-même nous invite à danser, 24 x 17 cm, 30-11-1980.

    Cette encre fut réalisée parmi beaucoup d’autres durant cette année-là, suite à une sorte de jeu d’expérimentation une après-midi où l’on s’ennuyait. Je l’ai peut-être proposé au début aux amis de passage, à Jacques Burtin par exemple qui était alors un habitué de l’appartement que je partageais rue Auguste Barbier dans le XIe arrondissement à Paris avec Christine Bruces (j’ai gardé un exemplaire unique d’un recueil de lavis 12 x 17 cm que nous fîmes à tour de rôle Jacques et moi, son titre étant « Lavis s’y valent »). Eux aussi durent s’essayer à ces jeux où dans un plus ou moins grand badigeonnage d’eau claire sur du papier bristol, format environ 12 x 17 cm ou plus 18 x 24 cm, on laissait infuser des gouttes d’encre qu’on laissait tomber d’une hauteur variable.

     Cela donnait des résultats magiques, des images se constituant ainsi toutes seules sous nos yeux, sans que nous ayons à intervenir. On observait avec patience les progrès de la diffusion encrée au gré des pentes de l’eau, de l’absorption par le papier. Quand c’était fini, il suffisait de chercher un titre, et c’était le plus gros du travail.

     Par la suite, très vite je me mis très vite à poursuivre l’expérience, cette fois seul, systématiquement, agrandissant parfois les formats. Je produisis cette année-là des dizaines et des dizaines de taches infusées que je baptisais lavis, terme qui servit de base à plusieurs jeux de mots dans les titres. Les titres étaient vraiment la partie la plus agréable du travail. Au bout d’un certain nombre de lavis, lassé sans doute du noir et blanc, je passai à la couleur en faisant des taches à l’acrylique sur des petites surfaces, taches que je traçais cette fois et orientais donc mais de façon très automatique. Une autre série de dessins apparut alors, à laquelle d’autres séries s’enchaînèrent par la suite, dues à d’autres formats et d’autres textures de papiers divers, et dues aussi à des techniques graphiques que j’expérimentai successivement.

    J’ai en tout cas toujours beaucoup aimé travailler sur de tout petits formats. Les images les plus inconscientes surgissent plus facilement en minuscule que sur des grandes surfaces.

23:41 Publié dans Noir et blanc | Lien permanent | Commentaires (3)

Commentaires

Voilà qui me plait ÉNORMÉMENT !
Ce personnage, solitaire dans son petit format blanc, comme un Petit Prince, est d'une grande poésie. Sa seule présence et cette économie de moyen en font toute sa force expressive, à mes yeux bien plus forte que cet étalage de couleurs dont tu as souvent abusé à cette époque. Sa légende toute aussi poétique renforce la part de mystères et rêveries, signe d'un grand dessin...

Écrit par : gilles | jeudi, 20 mars 2014

Oui, l'étalage de couleurs, un vieux reproche déjà, Gilles. Mais il faut voir que c'était là défaut bénin d'un autodidacte de la peinture (je n'ai en ce domaine vraiment aucune formation d'aucune sorte, à part de vieux souvenirs de maternelle...) qui découvrant la peinture se vautrait littéralement dans la couleur, la couleur divine, en se jetant dedans à corps perdu...
Avec le temps, la sagesse venant, je fis preuve de plus de mesure, du moins je l'espère.

Écrit par : Le sciapode | vendredi, 21 mars 2014

Et encore une précision, en 1980, quasi au tout début, je ne me suis pas complètement jeté dans la couleur avec violence. Ces expériences de lavis furent véritablement initiatiques. Au début de mes travaux, le noir et blanc fut donc très prégnant.
C'est l'influence de la découverte des peintres Cobra et de Jorn qui me fit bifurquer vers la couleur violente, sortie toute crue du tube.

Écrit par : Le sciapode | vendredi, 21 mars 2014

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