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Les deux sans, 1980

samedi, 31 août 2013 | Les deux sans, 1980

     Les deux sans, 15 Figure, acrylique sur toile, 1980.

    La technique s'allège des empâtements, comme on le voit, on est en 1980, on évolue... Mais cela dit, même en ces périodes "héroïques", je ne m'enfermais pas dans une seule technique, je cherchais plutôt à expérimenter, en tâtonnant empiriquement, tout en restant au plus prés de ce qui me convenait le mieux.

    Une technique qui se met alors en place, c'est la peinture coulant directement du tube, ce dernier étant employé avant la lettre comme un marqueur. Dans ce cas particulier, il y a une influence d'un peintre du groupe danois inséré dans COBRA, Egill Jacobsen, dont les œuvres structurées en résille de gros traits colorés me séduisaient beaucoup à cette époque-là.

   J'admirais les peintures revendiquant la spontanéité et le goût des matières de ce groupe COBRA, j'aurais aimé en posséder. Mais évidemment j'étais très désargenté, et les prix des œuvres des Jorn, Alechinsky, Appel, Pedersen, Jacobsen, Dotremont et autres Constant dépassaient de loin mes moyens. Il n'y eut guère qu'une lithographie d'Henry Heerup, le Danois le plus ouvrier du groupe COBRA, que nous allâmes rencontrer dans la lointaine banlieue de Copenhague, moi et ma compagne Christine Bruces, durant l'été 1979, que je pus acheter (un lutin paraissant se caresser devant une femme nue) à cette époque. Ne pouvant acquérir des œuvres donc, je décidais de m'en faire à ma façon. Ce n'était pas de l'imitation pure et simple, mais en appliquant les principes de spontanéité du groupe, je me disais que j'arriverais à des résultats équivalents.

   Ces années-là, nous reçûmes, Christine et moi, la visite d'un ancien ami d'Asger Jorn, qui s'appelait Ansgar Elde (ayant fait partie du Bauhaus Situationniste de Jörgen Nash et autres ; il avait participé à l'élaboration du fameux mural en céramique de Jorn confectionné à Albisola, sur la Riviera italienne, avant d'être installé dans un lycée d'Aarhus au Danemark). En voyant mes tableaux, il se mit à égrener en pointant du doigt chacun d'entre eux, "Tiens, un Alechinsky...Et là un Jorn...Ah, un Jacobsen... Et puis là, tiens, un Pedersen...", etc... Je retins la leçon... 

17:47 Publié dans Peintures | Tags : bruno montpied, les deux sans, acrylique, art expérimental, peinture directe au tube | Lien permanent | Commentaires (1)

Commentaires

Avec le temps, ce tableau est devenu très beau.

Écrit par : Régis Gayraud | lundi, 02 septembre 2013

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