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L'enfant soupesé, 2002

lundi, 24 novembre 2014 | L'enfant soupesé, 2002

     L'enfant soupesé, 21x15 cm, marqueurs divers, dont posca, sur carton d'invitation en papier non couché, fibreux, modification d'une image abstraite (?) reproduite sur un carton d'invitation à une exposition, 2002

     Je fais figurer ce dessin ici d'abord parce qu'il me paraît original dans mon système général et ensuite à cause de son titre. L'enfant, dont le personnage de gauche paraît soupeser la signification plus que le poids physique, est une énigme qui m'a longuement retenu. A la fois pâte modelable, influençable, facilement et, plus rarement, difficilement gouvernable, mais aussi être au libre arbitre en devenir, petite personnalité changeante, compliquée à saisir, être pourvu par-dessus le marché d'une grâce évidente, d'une pureté d'allure immédiate, l'enfant, qui me renvoie à mon propre avatar enfantin évanoui, malgré la résistance qu'il opère toujours quelque part au fond de moi, a été, est encore et toujours ma première fascination.

21:18 Publié dans Modifications et oeuvres repeintes | Lien permanent | Commentaires (5)

Commentaires

LIbre arbitre?... Mouais, si on veut... Coincé entre deux déterminismes, génétique et social, plutôt...
En tout cas, votre gamin soupesé, là, il me paraît plutôt terrorisé, les cheveux hérissés par la frousse, et le personnage de gauche, une femme sans doute si l'on en juge à sa crinière bigoudisée façon Marge Simpson, elle a l'air d'une sorte de mère perverse et cruelle. Regardez ces yeux et ce sourire toutes dents découvertes. Je comprends que le môme n'en mène pas large.

Écrit par : Régis Gayraud | mardi, 25 novembre 2014

Vous n'avez pas tort de voir les choses ainsi. Je parlais d'une façon générale de mon rapport aux enfants, dont cette image pouvait se rapprocher.
En ce qui concerne l'interprétation plus directe de celle-ci, votre vision fait resurgir en moi un souvenir d'enfance, où ma mère m'avait fait honte en parlant de moi à une voisine, en évoquant "le poids que je faisais tout nu". J'étais soupesé mentalement par ces deux femmes, nu de plus, et j'avais trouvé ça honteux. Souvenir ineffacé... Qui peut être la réminiscence qui surgit ici.
Mais le personnage de gauche est ambivalent, il a des ailes, et ressemble à une sorte d'ange qui comme tous les anges n'a pas de sexe bien déterminé. Ce que vous prenez pour sa chevelure est en réalité un couvre-chef, extravagant certes mais un couvre-chef tout de même.

Écrit par : Le sciapode | jeudi, 27 novembre 2014

Un couvre-chef, ce truc?!!! Mais c'est encore pire! Pauvre gamin! Vite, appelez la DDASS!
Quant à votre souvenir d'enfance, diable! vous tracez de votre mère, après plusieurs autres confidences que vous m'avez faite, le portrait d'une infâme Folcoche sans la moindre retenue! Cela me laisse songeur. Vous fallait-il cela pour devenir le peintre et fin connaisseur d'art singulier Bruno Montpied?

Écrit par : Régis Gayraud | mardi, 02 décembre 2014

L'état de peintre et chercheur en arts populaires et singuliers n'a pas découlé de la tutelle de cette mère Ubu d'un genre spécial. Cet état découle directement de mes jeux d'enfant sur le sol de ma chambre où j'ordonnais des petites figurines dans des histoires improvisées avec des ébauches de maisons bâties d'après la boîte de jeu de construction "Le châlet suisse". Ces jeux s'effectuaient complètement indépendants de ma mère qui s'en foutait. Elle était trop heureuse de voir ses bambins se débrouiller de leur côté, pourvu qu'ils restassent confinés dans leur cellule... Mais je m'en aperçois en évoquant ce confinement, c'est peut-être seulement cela dans ma situation actuelle qui a pu découler de la tutelle de cette mère, l'enfermement dans un cercle d'où je m'évade par l'imagination, situation qui n'a jamais cessé de se renouveler.

Écrit par : Le sciapode | mercredi, 03 décembre 2014

Vous comprenez bien, aussi, bien sûr, les limites de ce genre "d'explications". Des centaines d'enfants sont battus par des parents alcooliques sans devenir des criminels. Des milliers d'enfants ont des jeux du même genre que ceux auxquels vous jouiez, des dizaines de milliers ont des mères de ce genre, mais qui resteront de parfaits incapables, des abrutis ou des fruits secs. Non, et, curieusement, on en revient, pour l'infirmer, à l'interrogation qui ouvrait mon premier commentaire de ce tableau, à côté ou plutôt pour combattre les déterminismes, il y a aussi, heureusement, le choix individuel, notre auto-construction, le libre arbitre!

Écrit par : Régis Gayraud | jeudi, 04 décembre 2014

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