jeudi, 23 avril 2015 | "Murés murmurant", de la maçonnerie en peinture, 2003
Murés murmurant, 30 x40 cm, acrylique, encres, crayons de couleur sur papier de moulin, 2003.
Cette année m'apparaît rétrospectivement comme un tournant dans ma production picturalo-graphique. Elle fut féconde, et elle a amorcé un changement qualitatif par rapport aux années précédentes. Pas que ce qui fut produit avant m'apparaisse à distance moins bon, mais parce qu'un plus grand sérieux, probablement lié à la mort de mes parents en 1999 et à la disparition de mon amie Christine Bruces-Cerisier en 2001, un plus grand recul s'installa en moi à partir de ces années-là. Face à la fin, j'étais désormais en première ligne.
Et cette année-là, j'eus une courte période où je me mis à dresser des maçonneries au sein de mes peintures. Il n'y eut pas beaucoup d'œuvres produite selon cette clé, parce que c'était laborieux à faire. Je remplissais ma composition de petits pavés, de la même couleur généralement, avec comme ici parfois des intervalles assez grands. Ce qui fait d'ailleurs qu'il peut être exagéré de parler de maçonneries. Un mur aux telles pierres en lévitation ne tiendrait pas une minute bien sûr. Ce murage s'intriquait de façon variée avec les figures, c'était ça qui m'intéressait comme contrainte oupeinpesque (Cf. Oupeinpo, l'Ouvroir de Peinture Potentielle), capable d'amener du nouveau dans mes peintures.
Le titre ici fait référence par association au célèbre alexandrin anonyme qu'avait relevé Louis-Sébastien Mercier, faisant allusion au mur d'enceinte de Paris que les Fermiers Généraux avaient fait construire pour contraindre les marchands entrant dans Paris à payer l'octroi (une taxe): "Le mur murant Paris, rend Paris murmurant"...
11:03 Publié dans Peintures | Tags : mur murant paris, maçonnage pictural, oupeinpo, contrainte consentie, intrications, louis-sébastien mercier, mur des fermiers généraux, christine bruces | Lien permanent | Commentaires (2)
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Commentaires
J'aime beaucoup votre tag "Contrainte consentie". Il me fait penser à la philosophie d'"Histoire d'O".
Écrit par : Régis Gayraud | vendredi, 01 mai 2015
On ne vous changera pas, je pense...
Écrit par : Le sciapode | jeudi, 07 mai 2015