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Pas credo, mais clef d'os... 2003

vendredi, 05 juin 2015 | Pas credo, mais clef d'os... 2003

    Pas credo, mais clef d'os, 19 x 25 cm, encre et laque acrylique pulvérisée sur papier, 2003.

    Dans cette encre, la technique du pochoir est mise à contribution. C'est une méthode que j'ai souvent utilisée après l'avoir découverte dans les manuels publiés par les éditions Dessain et Tolra dans les années 90, et surtout en entendant parler par l'artiste et photographe Marie-José Drogou qui a longtemps collaboré avec la famille Humbert du Musée Rural des Arts Populaires de Laduz dans l'Yonne, au sein de laquelle œuvrait aussi Jacqueline Humbert, grande praticienne du pochoir, technique qui concurrençait chez elle les fixés sous verre. Je possède d'ailleurs deux de ses peintures au pochoir, si sensibles et d'une pureté d'allure remarquable (une écuyère sur un cheval le corps cerné d'une couronne de fleurs, et un cheval portant un oiseau sur sa croupe le tout encadré de deux rameaux).

   Je n'ai jamais utilisé le pochoir avec la même rigueur que les Humbert ou Marie-José Drogou. Ces derniers sont des esthètes frais émoulus des écoles des Beaux-Arts, tandis que moi, je me suis formé en bricolant seul dans mon coin. Peu importe, c'est ainsi. En particulier si la laque noire pulvérisée se répand quelque peu  en fine brume à l'intérieur de la découpure du pochoir, cela ne me gêne pas, et au contraire me ravit car cela crée un effet que je recherchais.

   La pulvérisation apporte de surcroît à mes compositions un effet de matière, un "vibrato" qui est d'une heureuse venue. Je n'aurais jamais pu arriver à obtenir de tels effets au moyen de mon seul pinceau. Je l'ai peut-être déjà dit dans une note précédente (oui, note du 22 juillet 2014, sur "les Prétendants à la Tour d'Ivoire"), je dois l'usage de la bombe pulvérisatrice à l'exemple des immenses toiles du peintre polonais Tomasz Struk, décédé bien trop jeune et qui était le beau-frère de mon camarade peintre Jean-Louis Cerisier. Elle permet ces tracés aux contours poudreux qui me paraissent d'une grande délicatesse.

   Je peux  peut-être m'expliquer sur le titre. "Pas de credo", dit-il, et donc pas de croyance dans un au delà et une quelconque survie spirituelle après la mort. Non, la clef c'est l'os, poursuit-il, l'os qui restera seul vestige tangible de ce que nous fûmes, avec peut-être quelques dents, une mèche de cheveux (mais pas dans mon cas!).

22:05 | Tags : pochoir, jacqueline humbert, musée rural des arts populaires de laduz, marie-josé drogou, dessain et tolra, laque pulvérisée, esthètes, tomasz struk, jean-louis cerisier | Lien permanent | Commentaires (2)

Commentaires

Mais comment cette clé d'os est arrivée ?
Toi qui ne fais pas dans l'icône symbolique, effet de la bombe ? On aimerait une repro plus grande tellement cela fourmille de détails dans l'arrière-plan où il a l'air de se passer des choses...

Écrit par : gilles | jeudi, 11 juin 2015

Il y a de temps en temps dans mes peintures et dessins un objet qui surgit. Là, sur le moment je pense à un ancien tableau où un marteau était apparu assez réalistement dessiné, de façon inopinée et absolument non concertée. Cela m'avait permis de lui décerner le titre de "tableau marteau", titre qui s'imposait...
Je crois que c'est un pochoir creusé d'un contour de clé qui a servi pour faire apparaître cette clé, et il est possible qu'il ait été découpé par une amie plusieurs années auparavant (Petra Simkova). J'avais fait des oeuvres en recourant aux pochoirs avec elle. Comme je conserve longtemps les anciens pochoirs, ils peuvent reservir ici et là. Il doit y avoir d'autre clés dans d'autres compositions. Interprétées de façons différentes bien sûr.
Sinon, il est possible aussi que ce soit une véritable clé qui ait servi pour réaliser le pochoir, comme par exemple dans les rayogrammes photographiques à la Man Ray, ou dans les cyanotypes.

Écrit par : Le sciapode | jeudi, 11 juin 2015

Les commentaires sont fermés.