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Fête au cimetière des mots, 1994

lundi, 03 mars 2014 | Fête au cimetière des mots, 1994

     Fête au cimetière des mots, 62x74 cm, 1994, coll. Musée de la Création Franche, Bègles.

    Ceci est une peinture réalisée sur carton entoilé contrecollé sur un panneau de bois lui-même recouvert d'une couche d'acrylique moucheté où j'ai collé des fragments de graffiti frottés sur les murs du passage Ramey à Paris, où l'on trouvait encore en cette année 1994 (mais j'ai vérifié, on en trouve toujours aujourd'hui, et les mêmes graffiti, des coeurs, des noms...) de splendides graffiti incisés et non pas tagués, les tags étant la petite monnaie du graffito. C'est avec mon camarade Olivier Jeunon, si je me souviens bien, que nous étions allés relever ces graffiti, aux fins de les réutiliser dans des compositions à venir. Le résultat en ce qui me concerne se tient sur ce tableau, où les fragments de graffiti agencés autour de l'image centrale telles des prédelles disloquées font apparaître comme une frise de mots ruinés. D'où le titre qui parle de "cimetière des mots". Du reste, l'image ne surgit-elle pas lorsque les mots deviennent impuissants à exprimer, et qu'ils sont alors comme morts?

   On notera un éléphant qui apparaît en bas à gauche dans cette image centrale. Puisqu'on est dans un "cimetière" le personnage de droite a dépouillé un squelette pour se nouer autour du cou un noeud-papillon fait d'un os. Tout le monde s'amuse gentiment sur un fond sombre, c'est une scène nocturne. A l'époque, le livre de Neil Gaiman, L'Etrange Vie de Nobody Owens, n'était pas encore paru, mais cette peinture aurait très bien pu lui servir d'illustration (dans le livre, un enfant recherché par un meurtrier se réfugie dans un cimetière où les morts le protègent et le cachent).

    La peinture a fait l'objet de ma part d'une donation au Musée de la Création Franche, avec environ 120 autres (chiffre valable aujourd'hui en mars 2014). Hélas, elle n'a pas beaucoup été sortie des réserves jusqu'à présent, à ma connaissance s'entend.

09:16 Publié dans Peintures | Tags : graffiti, musée de la création franche, prédelles, frottages, éléphants, neil gaiman, l'étrange vie de nobody owens, olivier jeunon, cimetière des mots | Lien permanent | Commentaires (0)

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